ÉDITIONS MIDI-PYRÉNÉENNES MIDI-PYRÉNÉES PATRIMOINE

25. Albi, unique au monde

8,50

Printemps 2011

« La cité épiscopale d’Albi », depuis le 1er août 2010, appartient officiellement au patrimoine de l’humanité défini par l’Unesco. Le classement concerne les rives du Tarn entre le viaduc du chemin de fer, établi en 1864, et le pont Neuf inauguré en 1867. S’ajoutent à ce panorama urbain tout à fait exceptionnel l’éperon du Castelviel – site originel de la ville –, le groupe épiscopal qui rassemble le palais de la Berbie et la cathédrale Sainte-Cécile, le Castelnau s’étendant au sud de cette dernière, puis le bourg de la collégiale Saint-Salvi et les quartiers qui dégringolent vers le pont Vieux.

 

Qté

Albi, la ville, doit pour une large part, ses origines, sa croissance et sa scénographie monumentale à sa promotion au rang d’évêché. Modeste bourgade à l’époque gallo-romaine, Albi fixe, au début du IVe siècle, un évêque et un comte. Le premier, dans un monde où la religion constitue un lien social primordial, l’emporte en éminence ; le second s’efface derrière ceux de Toulouse, juste après 850, tandis que le vicomte – souche des Trencavel – ne réside pas dans la ville. Au fil du temps, le pouvoir épiscopal, avec l’appui de l’oligarchie citadine, tend à limiter les prérogatives du comte. Ce processus se couronne à la faveur de la croisade contre les Albigeois : Trencavel éliminé, Simon de Montfort concède à l’évêque la totalité de la seigneurie sur la ville.

Dans la suite du XIIIe siècle, les évêques impriment leur marque sur la ville en lançant la construction d’édifices jumeaux d’une rare puissance ; cet ensemble monumental réunit palais et cathédrale ; il contraste par sa masse avec le reste des constructions urbaines. L’absence de tout autre pôle monumental, qu’il s’agisse d’un hôtel de ville, d’une place civique ou d’une halle, indique le rôle subordonné du consulat d’Albi. Jusqu’au temps des Lumières, les évêques ne cessent de façonner l’urbanisme albigeois ; ils contribuent de manière décisive à modeler la ville. Après la Révolution, un souci radical de modernité a motivé le dégagement du groupe épiscopal, pour mieux l’exalter, tandis que les percées « haussmaniennes » opérées dans le tissu urbain convergeaient vers lui. À la fin du XXe siècle, la rénovation des quartiers qui l’entourent a ramené le cœur de la ville autour du parvis de la cathédrale.

Jean-Louis Biget


DOSSIER ALBI, UNIQUE AU MONDE
24. Cathédrale Dainte-Cécile. La forteresse de la foi par Jean-Louis Biget
36. Renaissance. La cathédrale peinte par Bruno Tollon
46. Architecture. Une mise en scène au service du divin par Roland Chabbert
52. La Berbie. La résidence des évêques d’Albi par Henri Pradalier
62. Sainte-Cécile. Un trésor dans ses murs par Catherine Gaich, Marie-Anne Sire
66. Modernité médiévale. Le pont Vieux et les rives du Tarn par Jean-Louis Biget
68. Archéologie. Le quartier qcathédral au Moyen Âge par Céline Vanacker
74. Saint-Salvi. Chanoines et marchands au voisinage de la collégiale Céline Vanacker
78. Carnet de croquis. Ville médiévale, un itinéraire d’architecture par Patrick Gironnet
84. Albi. L’effet Unesco par Santiago Mendieta

CONNAISSANCE
92. Rodez. Édifice « moderne », l’immeuble Balard par Diane Joy
96. Jean-Paul Laurens, dans « son » décor du théâtre de Castres par François de Vergnette