1870. Une guerre, si loin, si près

Automne 1870 : les Nantais craignent un assaut des Prussiens. L'armée française a subi de lourds revers, Napoléon III est déchu, la République proclamée. Divisée au début des hostilités, la population fait désormais bloc derrière son maire, René Waldeck-Rousseau, rallié à la guerre à outrance. Une intense mobilisation militaire, économique, idéologique et sanitaire s'organise. Dans un hiver glacial, alors que l'armée de la Loire est battue, la situation devient chaotique ; l'armistice du 28 janvier 1871 est vécu comme un soulagement. Mais, à long terme, l'humiliation de la défaite attise jusqu'en 1914 un patriotisme que renforce une intense activité mémorielle.

Rémi Fabre est professeur émérite d'histoire contemporaine à l'université Paris-Est Créteil et président de l'association Nantes-Histoire. Il a travaillé en particulier sur l'histoire du pacifisme et des débats sur la paix et la guerre à la fin du XIXe et au début du XXe siècle.

Yves Jaouen est professeur honoraire d'histoire et géographie et membre de l'atelier de recherches historiques de l'université permanente de Nantes. Il a publié plusieurs livres sur l'histoire de Nantes pendant la Première Guerre mondiale, et travaille également sur les épidémies et l'histoire sanitaire de la ville.