ÉDITIONS MIDI-PYRÉNÉENNES MIDI-PYRÉNÉES PATRIMOINE

Le mouvement saint-simonien. De Sorèze à l’Egypte

20,00

Date de sortie : 13 juillet 2012
144 pages

Qté

Génèses, 11 juillet 2013 : « […] Il est toujours malaisé de rendre compte des actes d'un colloque, a fortiori lorsqu'il s'agit de textes de synthèse, la synthèse de la synthèse ne se révélant que rarement une démarche pertinente. On se rend compte cependant, à la lecture de ces textes, de la richesse du mouvement et de sa fécondité (efficiente : pensons aux réseaux de chemins de fer, celui du Paris-Lyon-Méditerranée (PLM) et celui du Midi, ou au canal de Suez) ainsi que du rôle essentiel de certaines personnalités. Enfantin, certes, mais aussi Michel Chevalier et les femmes dont il semble que le rôle au sein du mouvement ait été jusque-là minimisé.

Leur lecture permet aussi de se rendre compte que les rapports intellectuels, avec Charles Fourier ou Jean-Baptiste Godin par exemple, doivent être appréhendés en termes d'échanges plus que d'opposition. Les textes sur le monde musulman suscitent aussi un fort intérêt […] C'est l'une des caractéristiques de ce livre que de comporter des textes écrits par des auteurs d'ouvrages qui sont devenus des références. Ainsi, les pages sur la singulière expérience de coopération menée par les saint-simoniens en Égypte sont dues à Philippe Régnier, l'auteur de Les saint-simoniens en Égypte (1833-1851), tandis que le passage consacré au familistère de Guise est écrit par Michel Lallement, auquel nous devons Le travail de l'utopie. Godin et le familistère de Guise […] Au moment où sont publiées aux Presses universitaires de France les œuvres complètes de Saint-Simon, et après l'approche qu'en avait faite Christophe Prochasson, il convient également de s'intéresser à l'œuvre de ceux qui s'en sont réclamés. Cet ouvrage est une excellente introduction, fort richement illustrée ce qui ne gâte rien, pour quiconque veut appréhender leur réflexion et leur œuvre. » Extrait de l'article de Christian Chevandier, publié dans Les carnets de Genèses.
Association des professeurs d’histoire géographie, Revue Histoire et Géographes, n° 423 : « Dans une présentation luxueuse, richement illustrée, inhabituelle pour ce type de publication, cet ouvrage, dirigé par Rémy Cazals, reprend les actes du colloque tenu à l'Abbaye-Ecole de Sorèze, en 2011. Dans ce lieu qu'Enfantin considérait comme un des trois centres du saint-simonisme, se sont donc réunis des connaisseurs français et étrangers de cette pensée, dont la résonance contemporaine n'est pas éteinte.

Les textes, de haute facture intellectuelle, sont rassemblés dans des thèmes rappelant le caractère bruissant de la doctrine du comte éponyme et de ses épigones. C'est d'abord la place des saintsimoniens dans le mouvement socialiste qui est interrogée. Un des articles étudie ainsi les rapports entre saint-simonisme et marxisme, qui oscillent entre intégration, rejet et dépassement. Marx connaissait des écrits saint-simoniens (sa bibliothèque le prouve), mais les références dans Le Capital sont rares. Si Marx reconnaissait des points de convergence entre les deux pensées (tels le dépérissement de l'Etat, l'antagonisme des classes etc.), les deux penseurs entendaient dépasser le cadre de la secte au profit des masses et de mouvements plus subversifs. Jean Sagnes, lui, se pose la question de savoir si Napoléon III n'était pas un socialiste saint-simonien, en rappelant toutefois que le « socialisme » dispensé « par le haut » sous le Second Empire entrait en contradictions avec sa libéralisation, ce qui en a limité singulièrement la portée.

Ensuite, c'est le coeur doctrinal, le développement économique, qui est proposé, avec la trinité saint-simonienne des réseaux du savoir, de l'argent et des communications. Michel Chevalier, notamment, prophétise un « raccourcissement du monde » grâce aux chemins de fer, véritable « agent démocratique », vecteur de progrès général et de prospérité nationale. Troisième thème offert à la sagacité du lecteur : féminisme et saint-simonisme. Cette doctrine, réclamant plus de dignité et d'égalité pour toutes les femmes, a tenté une « révolution des moeurs conjugales ». Elle a permis à des femmes d'écrire la préhistoire du féminisme, dans des journaux où elles parlaient aux femmes au nom des femmes. Le saint-simonisme, une fois de plus, s'avérant un terreau fécond pour une pensée de rupture.

Enfin, les participants s'intéressent à l'exportation de ce mouvement intellectuel, des fjords de Norvège à l'Egypte, tant pour son désert que pour le projet insensé de creuser un canal vers la Méditerranée. L'Orient n'est pas anodin pour les saint-simoniens, car si l'Occident avait enfanté le Père, l'Orient offrirait la Mère. Ils participent ainsi à l'essor de l'orientalisme. Cela conduit à quelques errements (la recherche de la femme-messie), qui ont alimenté une déconsidération de cette rare pensée de la modernité, que ce bel ouvrage réhabilite avec érudition. »Article publié par Yohann

L’Humanité.fr, 8 novembre 2012 : […] Ces rencontres ont réuni les meilleurs spécialistes actuels, historiens et chercheurs (1) pour leurs connaissances de la pensée de Saint-Simon (1760-1825) et de ses disciples qui ont irrigué de leurs empreintes le XIXe siècle et les thèses d'un socialisme utopique. La portée de cet ouvrage réside dans la publication de textes à la fois très solides et accessibles au grand public. Il s'enrichit d'une iconographie inédite. […] Extrait de l’article publié par Alain Raynal

Chercher par catégories