Albert André, un artiste à (re)découvrir pour ses 150 ans
archives départementales du Gard, 365, rue du Forez, Nîmes, Gard | Exposition

On connaît peu le peintre Albert André (1869-1954), qui fut le jeune ami du vieux Renoir et qui a organisé, grâce à ses connaissances (dont Renoir, Monet) et au critique George Besson, un superbe musée de peinture à Bagnols-sur-Cèze, le premier musée en province à exposer l'art vivant. Les archives départementales du Gard présentent à Nîmes une exposition rétrospective (170 numéros) de l'œuvre, qui expliquera sans doute la relative méconnaissance de l'artiste. Les toiles peintes à Paris s'inscrivent dans le droit fil du modernisme du temps ; André collabore avec Bonnard et Vuillard à la Revue Blanche. La technique, très libre, dérive de l'impressionnisme. Les tableaux qui viennent par la suite et correspondent à l'installation de l'artiste à Laudun sont plus fidèles à la tradition réaliste. Péché ! dénoncent historiens et catalographes qui l'excluent de la phalange sacrée du postimpressionnisme. À ne retenir que les ruptures et les avant-gardes, l'histoire de l'art oublie volontiers la vieillesse des peintres, qui vaut souvent autant que l'allègre jeunesse…
On pourra en juger en (re)découvrant la délicieuse Femme en bleude 1895, non loin des toiles du mentor Renoir, des scènes intimistes, où André excelle (citons La Musique, vers 1900), des nus et de superbes paysages plus tardifs, où l'artiste cherche la justesse de l'accord. La vérité d'une carrière consacrée à dire la beauté du monde.
« Albert André, peintre postimpressionniste », du 11 octobre 2019 au 29 mars 2020, archives départementales du Gard, 365, rue du Forez, Nîmes, Gard.
La Femme au serin, 1894, gouache et aquarelle sur papier, Paris, musée d'Orsay, don de Mme Jacqueline George-Besson, 1991.
© Photographie Lewandowski, RMN-Grand Palais (musée d'Orsay)