Goya, Picasso, rebonds
Musée Goya, hôtel de ville, Castres, Tarn | Exposition
On sait que Picasso, ce grand destructeur, a, d'une certaine façon, dévoré l'héritage de la peinture occidentale et s'est mesuré en particulier avec quelques artistes choisis, Ingres, Manet, Rembrandt, Vélasquez ou Goya. De l'oeuvre goyesque, Picasso reprend au moins trois thèmes. La corrida, lutte entre l'homme et l'animal, chorégraphie de la vie et de la mort dans l'arène, a retenu les deux artistes dans des travaux sur papier, gravures et lithographies surtout. Les créatures monstrueuses, reflets des angoisses de chacun, sont présentes dans Les Désastres de la guerre, Les Proverbes de l'un et La Minotauromachie de l'autre. L'obsession de la mort est tout aussi lisible. Goya l'exprime crûment dans la Nature morte à la tête de mouton, que Picasso reprend avec force. Un dialogue à un siècle de distance qui montre combien l'art naît de l'art pour rebondir ailleurs. Un thème parfait pour le cinquantième anniversaire de la mort de Picasso.