ÉDITIONS MIDI-PYRÉNÉENNES MIDI-PYRÉNÉES PATRIMOINE

Le 3 décembre 2021 à 14h00

Histoire de l'Institut électrotechnique de Toulouse, ancêtre de l’ENSEEIHT

Bibliothèque d'études méridionales, 56 rue du Taur, Toulouse, Haute-Garonne |  

Dans le cadre du séminaire UNIVERSITAS du laboratoire Framespa, consacré à l’histoire de l’université de Toulouse (objet d’un ouvrage en trois volumes),  François Charru revient sur l’histoire de l'Institut électrotechnique de Toulouse, fondé en 1907 et ancêtre de l’actuelle ENSEEIHT.
Présentation du séminaire 
« En 1907, Charles Camichel, professeur de physique, crée l’institut électrotechnique de l’université de Toulouse (IET). Cette création, vigoureusement soutenue par le doyen Paul Sabatier et par le maire de Toulouse, s’inscrit dans un large mouvement national en faveur du développement des sciences appliquées dans les facultés, où les municipalités jouent un rôle déterminant. Le succès est immédiat : l’IET rassemble, à la veille de la Première Guerre mondiale, la moitié des étudiants de la faculté, avec une nombreuse clientèle étrangère. Sollicité par la Compagnie des chemins de fer du Midi qui électrifie alors son réseau à partir de l’hydroélectricité, Camichel crée en 1913 un laboratoire d’hydraulique, dont la réputation s’établit rapidement tant auprès des industriels que des milieux académiques. En 1930, le ministère de l’Air choisit Toulouse pour la création d’un institut de mécanique des fluides (IMFT), dirigé par Camichel, notamment pour des études sur les hydravions. Toulouse est alors un centre majeur de recherche en mécanique des fluides, de réputation internationale. Camichel est élu à l’Académie des sciences en 1936. Dans l’après-guerre, Léopold Escande, successeur de Camichel, obtient la transformation de l’IET en Ecole nationale supérieure d’ingénieurs (ENSEHT), et devient un expert, très sollicité, des ouvrages hydrauliques pour l’hydroélectricité. L’activité du laboratoire toulousain est alors dominée par les études techniques. Un renouveau scientifique apparaît dès la fin des années cinquante, tandis qu’à l’ENSEHT se développent les laboratoires d’électrotechnique et d’électronique. L’enseignement supérieur connaît alors une expansion considérable, et la recherche scientifique est l’objet d’une ambitieuse politique nationale dont la métropole toulousaine bénéficie largement. Escande est élu à l’Académie des sciences en 1954, et l’IMFT est en 1966 l’un des premiers laboratoires associés au CNRS. A l’orée du XXe siècle, l’ingénierie universitaire toulousaine est à 60% issue de l’institut électrotechnique créé un siècle auparavant. Le séminaire discutera cette histoire centenaire, où se lient étroitement histoire des sciences et histoire des sociétés. »
François Charru a dirigé l’ouvrage L’institut de mécanique des fluides de Toulouse, 100 ans de recherche (CNRS éditions, 2016) et publie Ailes, nuages et tourbillons. La mécanique des fluides en France de 1900 à 1950. Une politique nationale (Birkhäuser, à paraître).