La Retirada, les artistes et l'exil
Les Abattoirs, musée d’Art moderne et contemporain, 76, allées Charles-de-Fitte, Toulouse (Haute-Garonne) | Exposition
Autour du navire amiral Picasso (peu d’œuvres sont exposées, mais La Suppliante, La Corrida, quelles œuvres !) , les bateaux des exilés. C'est le point fort de l'exposition. On voit regroupés Domínguez, Fenosa, Fernández (l'exécutant du rideau de scène Le Minotaure en costume d'Arlequin),Flores, Fonseré, González, son épouse Roberta (une découverte), Hartung, Luna, Miró, Ortiz, Varo, les Vilato… Ils sont trop nombreux pour être tous cités, et l'exil dure longtemps : il convient d'ajouter Arroyo, Clavé, Jordà, Saura, Tàpies, Equipo Crónica, des décennies de création espagnole hors d'Espagne. Le musée suggère plus qu'il ne dessine les grands traits, ce serait une autre exposition. Y-a-t-il un art de l'exil ? Tous ces antifranquistes sont dissemblables et les œuvres aussi diverses que les talents. Comment ne pas être ému devant les toiles peintes dans le camp de Septfonds ?
Malgré l'extrême abondance des documents historiques (écrits, photos, films) qui résonnent fortement, nous sommes dans l'art vivant : une section s'interroge sur l'exil aujourd'hui, une autre présente de jeunes artistes espagnols engagés qui se frottent à l'histoire et à la mémoire. Avec la question toujours lancinante, que peut l'art contre le tragique de l'histoire ?
« Picasso et l'exil. Une histoire de l'art espagnol en résistance », jusqu'au 25 août, Les Abattoirs, musée d'Art moderne et contemporain, 76, allées Charles-de-Fitte, Toulouse (Haute-Garonne), www.lesabattoirs.org