ÉDITIONS MIDI-PYRÉNÉENNES MIDI-PYRÉNÉES PATRIMOINE

Du 5 avril 2024 au 5 janvier 2025

Le « catharisme » n'est pas ce que l'on croit

musée Saint-Raymond, 1 ter, place Saint-Sernin, couvent des Jacobins, allée Maurice-Prin, Toulouse, Haute-Garonne |  

La directrice du musée Saint-Raymond a relevé le défi d'une exposition impossible, tant le sujet est complexe, pour partie explosif, et les traces ténues. L'organisation sur deux espaces, musée Saint-Raymond et réfectoire des Jacobins, plutôt heureuse, sollicite une attention soutenue des visiteurs, petits et grands, confrontés à des reconstitutions spectaculaires d'écus, de vêtements et d'équipements, mais aidés en cela par des écrans.

Au musée Saint-Raymond, le sujet est classique : la croisade. Comment Toulouse est-t-elle passée du pouvoir du comte à celui du roi de France ? Les forces en présence et la chronologie n'ont rien d'évident. La société méridionale du début du XIIIe siècle revit à partir d'objets archéologiques ; leur aspect austère est compensé par des pièces exceptionnelles, sceaux princiers, objets liturgiques précieux, peintures décoratives, manuscrits, sculptures… On peut lire la Chanson de la croisade et le traité de Paris ! On découvre, dans leur contexte, la « pierre du siège » de Carcassonne, la tête du gisant de Jeanne, dernière comtesse de Toulouse, et un fragment du tombeau des chairs de Philippe III le Hardi. L'articulation en sections bien menées permet de suivre les épisodes militaires, l'organisation et les mutations de la ville.

Le réfectoire des Jacobins, infiniment plus vaste, est consacré au « catharisme », l'hérésie qui a déclenché la croisade. Là, l'exposition décoiffe : le visiteur est prié d'oublier le légendaire qui va de lire la suite…

« “Cathares”. Toulouse dans la croisade », jusqu'au 5 janvier 2025, musée Saint-Raymond, 1 ter, place Saint-Sernin, couvent des Jacobins, allée Maurice-Prin, Toulouse, Haute-Garonne.

Photographie

Jean-Paul Laurens, L'Agitateur du Languedoc, huile sur toile, 1887, musée des Augustins, Toulouse.

Cette œuvre de Jean-Paul Laurens fait partie d'une série de toiles exécutées autour de la figure de Bernard Délicieux, franciscain qui mena à la toute fin du XIIIe siècle un mouvement de contestation dirigé contre les inquisiteurs et leur soutien, l'évêque d'Albi, Bernard de Castanet. Au XIXe siècle, l'histoire de Bernard Délicieux devient un enjeu de réappropriation dans le conflit politique opposant militants de la laïcité et défenseurs du parti clérical.