Philippe Cognée, une rétrospective
Musée Paul-Valéry, 148, rue François-Desnoyer, Sète, Hérault | Exposition
Le musée Paul-Valéry a choisi le prisme du temps pour explorer et déployer l'œuvre de Philippe Cognée, des années 1980 à nos jours. L'artiste est naturellement virtuose, en particulier dans la peinture à l'encaustique, mais il ne saurait se satisfaire de belles images ; il s'interroge avec acuité sur l'existence, l'identité, le monde extérieur dans sa banalité et le pouvoir destructeur du temps. D'où des techniques sauvages : le flou de l'encaustique chauffée au fer à repasser, les photographies repeintes à la base de la création, les dessins d'architecture savamment dégradés…
Si l'artiste se bat contre l'oubli (portraits, figures, scènes quotidiennes, carcasses de bêtes dans un abattoir…), il rend compte de l'érosion du temps : les architectures, comme les fleurs, les châteaux de sable sont promis à la ruine. Ces « vanités » modernes ne conduisent pas au désespoir, les ravages du temps n'interdisant pas les bonheurs placides ou les instants de plénitude. Le prisme « temporel » rend la lecture de l'œuvre peint passionnante, au-delà de l'évolution du peintre sur un demi-siècle et des mutations techniques ou stylistiques.
« Philippe Cognée. L'œuvre du temps », jusqu'au 2 novembre, musée Paul-Valéry, 148, rue François-Desnoyer, Sète, Hérault
Visuel : Philippe Cognée, Sandrine allongée sur la plage, 1996, encaustique sur toile marouflée sur bois, coll. part.
© Laurent Edeline, ADAGP, Paris, 2025