Regards acérés de Degas et de Toulouse-Lautrec
Musée Toulouse-Lautrec, palais de la Berbie, place Sainte-Cécile, Albi, Tarn | Exposition

On ne saurait dire assez de bien des anniversaires. Cent ans après la donation de la comtesse de Toulouse-Lautrec au musée d'Albi, une exposition confronte Degas et Lautrec. Le plus étonnant est que le propos n'ait pas encore été tenté, tant les regards de Degas et de Lautrec, de trente ans son cadet, sont proches : mêmes thèmes, mêmes lieux, cadrages audacieux, points de vue inattendus, dynamisme des compositions, dissonances calculées des couleurs… On penserait que le second dérive du premier, ce qui serait trop simple. Degas a un côté misanthrope indéniable, son regard est froid, parfois cruel. Malgré la tension de son trait, Lautrec a plus d'empathie pour ses modèles. La démonstration se joue sur une cinquantaine de toiles, dont beaucoup sont prêtées pour l'été. Le musée d'Orsay a envoyé au palais de la Berbie neuf Degas et quatre Lautrec. Ont aussi contribué des musées italiens, britanniques, serbes et des collectionneurs. L'estampe, pratiquée par les deux artistes, est multiple et voyageuse. La confrontation albigeoisea tout pour être passionnante.
« Quand Toulouse-Lautrec regarde Degas », jusqu'au 4 septembre, musée Toulouse-Lautrec, palais de la Berbie, place Sainte-Cécile, Albi, Tarn
Légende de la photo : Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901), Rousse (La toilette), 1899. © Hervé Lewandowski, RMN-Grand Palais (musée d’Orsay)