Un grand décor baroque restitué
Musée Fabre, 39, boulevard Bonne-Nouvelle, Montpellier, Hérault | Exposition
Au départ, une coïncidence : l'achat par le musée Fabre d'un buste de marbre de Jean Deydé (1617-1687) et la découverte d'une peinture murale représentant les Vertus théologales sur l'extrados de sa chapelle funéraire dans la cathédrale Saint-Pierre. Les historiens de l'art ont bien travaillé, on sait désormais tout d'un grand décor du baroque génois dans la capitale du Bas-Languedoc. Jean Deydé, conseiller à la cour des Aides, a voulu une chapelle qui soit à la mesure de sa réussite. Il a fait appel à Pierre Puget pour la conception du projet, aux peintres Mignard et Carlone, au sculpteur Christian Veyrier, un des meilleurs collaborateurs de Puget et aux marbriers Mazzetti. La Révolution a tout bouleversé.
Aujourd'hui, dans l'atrium du musée une reconstitution en volume de la chapelle présente sur fond gris trois tableaux (deux sont toujours à la cathédrale, le troisième disparu est remplacé par un équivalent) et le mausolée familial, deux bustes autour d'une urne. On ne pouvait sortir de leur place actuelle les beaux décors de marbres polychromes. On regrette qu’ils soient trop discrètement évoqués. Il existe, à côté d'œuvres en rapport et de documents d'archives, une maquette très parlante, de grande qualité. Le visiteur doit pérégriner du musée à la cathédrale en passant devant l'hôtel Deydé, rue du Canneau, pour comprendre le rang social et comment la piété baroque met l'art au service de l'espérance en un paradis dont la chapelle n'est que la première image.