64. Retour au Mas d’Azil

Passé, présent, avenir d'un grand site préhistorique 

Dans la droite ligne de « l'esprit des Lumières », plusieurs personnages pétris de curiosité pour la modernité humaniste de la science se sont penchés sur l'histoire de la nature et de la place de l'homme au sein de celle-ci. Issus de milieux intellectuels divers, ces scientifiques « marginaux », souvent méridionaux, parfois toulousains, ont contribué, au travers de leurs travaux archéologiques, à l'édification de l'histoire générale des progrès humains. Leurs méthodes expérimentales reposaient sur l'étude comparée des vestiges portant témoignage des grandes phases de la créativité humaine ; leurs sources documentaires, interrogées avec une détermination que l'on peut quelquefois regretter, se situaient dans les pièges sédimentaires au sein desquels étaient conservés les reliefs de la présence humaine. On a parfois oublié que la grotte du Mas d'Azil était, par nature, l'une des plus remarquables au monde. 

L'impact des aménagements routiers, l'étendue des fouilles anciennes, tantôt exemplaires pour l'époque, tantôt plus ou moins anarchiques et licites, mais surtout, désormais, l'énorme progrès des méthodes d'étude ont imposé un retour sur le site lui-même dans le triple dessein d'assainir le gisement préhistorique, dégradé par le temps et les hommes et encombré de dépôts divers, de rendre au site la rigueur documentaire qu'exige dorénavant tout visiteur, amateur occasionnel ou spécialiste, enfin, de l'ouvrir, ce faisant, à la connaissance générale. 

Œuvrent d'ores et déjà les membres d'une équipe pluridisciplinaire et interinstitutionnelle de l'université de Toulouse-Jean Jaurès, de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) et du Centre national de la recherche scientifique, placée sous l'égide du conseil départemental de l'Ariège, de la Région Occitanie et du service régional de l'Archéologie, service déconcentré de l'État. 

Bernard Seiden